Papillome buccal / Condylome acuminé / Verrue vulgaire
Définition
Tumeurs épithéliales bénignes de la cavité buccale, dont la surface rappelle celle d’un “chou-fleur”.
Étiologie
Papillomavirus humain (HPV), il en existe plus de 100 types différents, dont certains sont oncogéniques (HPV 16, 18).
Signes cliniques
Lésions asymptomatiques, uniques ou multiples, sessiles ou pédiculées, circonscrites, exophytiques à la surface papillomateuse (dite en « chou-fleur ») dont les projections papillaires sont plus ou moins volumineuses, pointues ou arrondies selon les lésions.
De croissance relativement rapide, elles s’arrêtent quand leur taille maximale est atteinte (de quelques millimètres à 1 cm tout au plus). Leur couleur varie du rose au blanc selon le degré de kératinisation.
En bouche, il est difficile de faire la différence entre verrue vulgaire / papillome / condylome acuminé.
Photo. Papillome de la muqueuse palatine chez un homme de 79 ans.
Photo. Papillome pédiculé prenant naissance au niveau du plancher buccal et présent depuis plusieurs années chez un homme de 53 ans.
Remarques :
- La multiplicité des lésions (plus d’une dizaine), signe d’une immunodépression, se voit en particulier chez les individus infectés par le VIH.
- Le condylome est une MST (HPV type 6, 11) et implique obligatoirement un contact oro-génital.
Localisation
Les muqueuses palatine, linguale, labiale et gingivale constituent les sites préférentiellement atteints par ordre décroissant.
Diagnostic différentiel
Verrue, papillome, condylome, hyperplasie épithéliale focale, hyperplasie des papilles palatines.
Examens complémentaires
Examen histopathologique et immunohistochimie, hybridation in situ (HIS), réaction en chaîne de la polymérase (PCR) à la recherche d’HPV.
Traitement
Exérèse chirurgicale, cryochirurgie, laser (ces 2 dernières techniques ne permettent pas l’analyse anatomopathologique).
Photo. Exérèse chirurgicale du papillome de la muqueuse palatine.
Photo. Exérèse chirurgicale du papillome du plancher.
Histologie
Prolifération papillomateuse (1), hyperacanthosique (les crêtes épithéliales s’invaginent profondément dans le chorion (2)), plus ou moins hyperkératosique.
La présence de koïlocytes, stigmate d’une infection aux HPV, doit être recherchée mais ceux-ci sont inconstants.
Coupes histologiques. Papillome pédiculé chez un homme de 53 ans.